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Les boiteries chez le chien

Les boiteries chez le chien

Comprendre les boiteries chez le chien : Approche diagnostic et ostéopathique La boiterie chez le chien constitue l’un des motifs de consultation vétérinaire les plus fréquents. Elle traduit une altération de la locomotion secondaire à une douleur, un trouble fonctionnel ou une atteinte structurelle.

Comprendre les boiteries chez le chien :


La boiterie chez le chien constitue l’un des motifs de consultation vétérinaire les plus fréquents.

Elle traduit une altération de la locomotion secondaire à une douleur, un trouble fonctionnel ou une atteinte structurelle.


L’identification précise de la cause est essentielle afin de proposer une prise en charge adaptée, qu’elle soit médicale, chirurgicale ou ostéopathique.

Cet article propose une synthèse des principaux mécanismes des boiteries, des étapes diagnostiques, et des apports de l’ostéopathie dans leur compréhension et leur traitement.


Définition et classification des boiteries


La boiterie est définie comme une anomalie de la locomotion due à une incapacité à utiliser normalement un ou plusieurs membres.

On distingue plusieurs types de boiteries :


  1. Boiterie d’appui : le chien évite de poser son membre ou diminue la charge appliquée par douleur ou instabilité.
  2. Boiterie de soutien : la démarche est altérée alors que l’appui est conservé, souvent en lien avec une limitation d’amplitude musculo-squelettique ou une anomalie neurologique.
  3. Boiterie intermittente : elle apparaît avec des phases plus ou moins douloureuses, lors d’efforts ou après le repos, traduisant souvent une atteinte mécanique ou inflammatoire modérée.
  4. Boiterie permanente : généralement, c’est le signe d’une pathologie chronique ou sévère (arthrose avancée, rupture ligamentaire, atteinte osseuse...).


Aussi, il est utile d’établir une gradation de la boiterie à laquelle se référer ultérieurement au cours du suivi. Une classification en cinq grades est couramment utilisée :


  • Grade 1 : boiterie intermittente, plutôt faible.
  • Grade 2 : boiterie permanente, légère.
  • Grade 3 : boiterie permanente, modérée.
  • Grade 4 : boiterie permanente, sévère.
  • Grade 5 : boiterie sans appui.


Cette classification oriente le clinicien dans son raisonnement et permet de hiérarchiser les hypothèses.


Étiologies principales

Les causes de boiteries chez le chien sont variées et peuvent se regrouper en grandes catégories :


  • Traumatiques : fractures, luxations, entorses, ruptures ligamentaires (ex. ligament croisé antérieur).
  • Orthopédiques : dysplasie de la hanche, dysplasie du coude, ostéochondrose disséquante.
  • Dégénératives : arthrose, spondylose.
  • Neurologiques : hernie discale, neuropathies périphériques.
  • Inflammatoires et infectieuses : polyarthrites, ostéomyélites.
  • Tumorales : ostéosarcome, synoviome malin.

À ces causes s’ajoutent des déséquilibres biomécaniques plus subtils (tensions fasciales, restrictions de mobilité ostéo-articulaires...), particulièrement pris en charge par l’ostéopathie.

Démarche diagnostique

  • Anamnèse et commémoratifs

L’interrogatoire auprès du propriétaire est une étape clé :

  1. âge, race, antécédents médicaux et chirurgicaux,
  2. conditions de vie (type d’exercice, sol, alimentation),
  3. apparition et évolution de la boiterie (aiguë, chronique, intermittente...),
  4. circonstances déclenchantes (effort, chute, repos...).


  • Observation statique et dynamique

Le chien est examiné en station et en mouvement :

  1. recherche d’asymétries posturales,
  2. observation de la démarche (au pas, au trot, parfois au galop),
  3. analyse des compensations (report de charge, balancement du tronc, anomalies de port de tête et de queue...).


  • Examen clinique

L’examen palpatoire et orthopédique consiste à :

  1. localiser la douleur (pression, mobilisation),
  2. évaluer la mobilité articulaire (hyper/hypomobilité),
  3. rechercher des crépitations, instabilités ou épanchements,
  4. examiner la musculature (amyotrophie, contractures),
  5. tester la proprioception et les réflexes.


  • Examens complémentaires


  • Imageries : radiographie, échographie, scanner, IRM selon les hypothèses.
  • Analyses biologiques : dépistage inflammatoire, infectieux ou métabolique.
  • Ponction articulaire : analyse du liquide synovial.

Vision ostéopathique des boiteries


L’ostéopathie s’intéresse aux restrictions de mobilité pouvant altérer la fonction locomotrice et favoriser l’apparition de douleurs ou de compensations.
Chez le chien boiteux, l’ostéopathe cherche à comprendre la cause possible ainsi que l’ensemble des adaptations corporelles.


Sa vision globale du patient permet d’apporter une amélioration fonctionnelle en respectant les mécanismes d’auto-régulation de l’animal.

Principes d’analyse ostéopathique

  • Le système musculo-squelettique est en interrelation permanente avec les systèmes viscéral et neurologique.
  • Tous les types de troubles fonctionnels peuvent perturber la répartition des charges et créer une boiterie compensatoire.
  • L’examen ostéopathique inclut palpation fine, tests de mobilité et recherche de chaînes de compensations.

Types de dysfonctions rencontrées

  • Blocages ostéo-articulaires : toutes les articulations du système appendiculaire peuvent être concernées et au niveau du système axial, les dysfonctions sont fréquentes lors de boiteries chroniques, liées à des adaptations posturales.
  • Tensions myofasciales : contractures musculaires ou adhérences limitant la mobilité.
  • Compensations pelviennes et scapulaires : souvent secondaires à une atteinte du membre opposé.
  • Altérations viscérales fonctionnelles : pouvant influencer la mobilité par le biais des attaches fasciales.


Apport thérapeutique

L’ostéopathe, après exclusion d’une contre-indication médicale (fracture, infection, tumeur...), utilise différentes techniques pour normaliser les dysfonctions relevées :


  • techniques articulaires (mobilisations, manipulations à haute vélocité basse amplitude),
  • travail myofascial (détente musculaire, libération des fascias),
  • techniques viscérales (lorsque des tensions influencent la posture),
  • rééquilibrage global de l’individu.


Ces interventions n’ont pas vocation à remplacer le traitement médical ou chirurgical, mais à optimiser la récupération fonctionnelle et diminuer les compensations douloureuses.


Intérêt de l’approche pluridisciplinaire

La prise en charge d’un chien boiteux doit être multimodale :


  • Vétérinaire : diagnostic étiologique, traitement médical ou chirurgical adapté.
  • Rééducation fonctionnelle : physiothérapie, hydrothérapie, renforcement musculaire.
  • Ostéopathie : rééquilibrage postural, libération des tensions, optimisation desfonctions.
  • Suivi du propriétaire : adaptation de l’environnement, contrôle du poids, gestion de l’activité physique.


Cette collaboration favorise une meilleure qualité de vie, limite les récidives et ralentit l’évolution des processus dégénératifs.



Conclusion

La boiterie chez le chien est un symptôme fréquent, complexe et multifactoriel. Son diagnostic repose sur une démarche rigoureuse intégrant anamnèse, examen, clinique et examens complémentaires.


L’ostéopathie apporte une vision globale en s’intéressant aux mécanismes compensatoires et aux restrictions de mobilité, permettant d’accompagner efficacement les traitements conventionnels.


L’association des approches vétérinaires et ostéopathiques contribue à restaurer une locomotion harmonieuse et à améliorer durablement le confort de vie de l’animal.


Sources :

Viguier, É., & Marin, B., 2016 Pathologie locomotrice du chien et du chat. Editions Med'com.

Guilliard, M., & Poncet, C., 2014 Orthopédie du chien et du chat. Elsevier Masson.

Barral, J.P., 2011 Approche ostéopathique de l’animal. Sully.

Jack-Russel.fr. Boiterie chez les chiens : causes, traitements et conseils vétérinaires


[Internet]. Jack-Russel.fr. [cité le 23 sept 2025]. Disponible sur: https://www.jack-

russel.fr/boiterie-causes-traitements-et-conseils


Dronet L. Chien qui boîte : causes, solutions et traitements [Internet]. Jardiner-Malin.


[cité le 23 sept 2025]. Disponible sur: https://www.jardiner-malin.fr/conseil-

animal/chien-qui-boite-boiterie.html

Article écrit par J.Navarro.

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