
Structurer un cas clinique pour l’épreuve pratique de l’examen d’aptitude du CNOV
L’épreuve d’admissibilité repose sur la présentation et l’analyse d’un cas clinique de manière claire, structurée et pertinente. La réussite à cet exercice ne dépend pas uniquement des connaissances médicales, mais aussi de la capacité du candidat à organiser sa réflexion, justifier ses choix et démontrer une démarche clinique rigoureuse. Cet article propose une méthodologie détaillée pour structurer efficacement un cas clinique en vue de l’épreuve pratique du CNOV.
Comment structurer un cas clinique pour l’épreuve pratique de l’examen d’aptitude du CNOV ?
L’épreuve d’admissibilité de l’examen d’aptitude organisé par le Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires (CNOV) est un moment clé pour tout étudiant ou jeune praticien souhaitant valider ses compétences professionnelles. Elle repose sur la présentation et l’analyse d’un cas clinique de manière claire, structurée et pertinente. La réussite à cet exercice ne dépend pas uniquement des connaissances médicales, mais aussi de la capacité du candidat à organiser sa réflexion, justifier ses choix et démontrer une démarche clinique rigoureuse.
Cet article propose une méthodologie détaillée pour structurer efficacement un cas clinique en vue de l’épreuve pratique du CNOV.
Comprendre les attentes du jury
Tout d’abord, il est essentiel de rappeler ce qu’évalue cette épreuve. Le jury attend du candidat qu’il démontre :
- Une maîtrise de la démarche clinique, du recueil d’informations jusqu’au traitement et au suivi.
- Une capacité de raisonnement logique, basée sur l'anamnèse et l’examen clinique.
- Une prise de décision raisonnée, en tenant compte de la médecine fondée sur les preuves, du bien-être animal et des contraintes pratiques.
- Une communication professionnelle, claire et structurée.
En résumé, il ne s’agit pas seulement de présenter le cas clinique, mais de montrer sa compétence de praticien en action.
La structure générale du cas clinique
Un cas clinique bien construit suit une progression logique. La clé de réussite est d’avoir une présentation claire et structurée, suivant un plan ordonné. Les étapes de cette présentation sont les suivantes :
- Introduction et contexte
- Examen clinique
- Hypothèses diagnostiques
- Diagnostic retenu
- Plan thérapeutique
- Évolution et suivi
- Conclusion
Chaque partie doit être développée avec rigueur et concision.
Détaillons chaque étape
1. Introduction et contexte
L’introduction doit rapidement situer le cas. Elle mentionne les éléments importants des commémoratifs et de l’anamnèse. Il s’agit donc de préciser :
- Le nom, l’espèce, le sexe, la race et l’âge de l’animal.
- Le contexte (conditions de vie, alimentation, activités…).
- L’historique médical (antécédents, vaccinations, traitements…).
- Le motif principal de consultation (début et évolution des symptômes, prise en charge par un professionnel de santé animale…).
Conseil : notez les informations de façon neutre et objective, sans tirer de conclusions prématurées.
2. Examen clinique
Décrivez l’examen clinique de manière systématique :
- Inspection générale (attitude comportementale, score corporel, état de santé : muqueuses, hydratation, ganglions, cicatrices…).
- Examen palpatoire (chaleurs, sensibilités, déformations, contractures…).
- Analyses statique et dynamique (asymétries posturales, report de charge, anomalies de locomotion, balancement du tronc…).
- Évaluation de la mobilité (articulaire, viscérale, crânienne…).
Bon réflexe : parler aussi de ce qui est normal. Cela montre que l’examen a été complet et structuré.
3. Hypothèses diagnostiques
À partir des informations données par le propriétaire et de l’examen clinique, énumérez vos hypothèses diagnostiques. Ces dernières sont les causes possibles de ce que vous avez trouvé, pouvant alors répondre aux attentes du propriétaire par rapport au motif de consultation. Classez-les par ordre de probabilité.
- Diagnostic différentiel (pathologies possibles et proposition éventuelle d’examens complémentaires par le vétérinaire).
- Diagnostic d’exclusion (reds flags ou nécessité d’une prise en charge par le vétérinaire avec éventuellement une notion d’urgence et/ou de pronostic vital plus ou moins engagé de l’animal).
- Argumentation : pourquoi telle hypothèse est plausible, pourquoi une autre l’est moins.
Astuce : dans l’argumentation, restez simple, logique et factuel. Restez dans votre champ de connaissances et de compétences, ne vous éparpillez pas, et s’il y a un doute, il vaut mieux prendre la décision de référer.
4. Diagnostic retenu
Une fois les examens interprétés, indiquez le diagnostic définitif ou, si ce n’est pas possible, le diagnostic le plus probable.
- Justifiez ce choix par des arguments factuels.
- Élaborez une chaîne dysfonctionnelle en listant les dysfonctions crânio-caudalement, puis en évoquant la DOP, puis en précisant les liens anatomiques (ligaments, muscles, fascias, nerfs…).
- Mentionnez, si nécessaire, les limites de votre démarche (examens non réalisables, refus de l’animal, contraintes de terrain…).
L'honnêteté scientifique est valorisée : mieux vaut admettre une incertitude que d’affirmer sans preuve.
5. Plan thérapeutique
Exposez ensuite la stratégie de prise en charge :
- Objectifs thérapeutiques (préventif, curatif, symptomatique, palliatif).
- Obtenez le consentement éclairé après information loyale et complète du propriétaire.
- Axe de traitement (quelle dysfonction ? quand ? comment ? pourquoi ?).
- Argumentation : décrire les grandes notions des techniques employées.
Conseils : suivre toujours la chaîne évoquée dans la phase de traitement, avoir une attitude professionnelle et pédagogique en alliant action thérapeutique et présentation de l’action, et évoquer au jury que vous avez obtenu le consentement du propriétaire.
6. Évolution et suivi
Décrivez l’évolution du cas :
- Réponse au traitement.
- Complications éventuelles.
- Réévaluations ou ajustements thérapeutiques.
Donnez des conseils adaptés :
- Temps de repos.
- Reprise de l’activité (fréquence, durée, exercices…).
- Suivi ostéopathique et complémentarité pluridisciplinaire si nécessaire.
Conseil : n’oubliez pas d’intégrer les dimensions de bien-être animal et de faisabilité.
7. Conclusion
Rédigez un compte-rendu en guise de synthèse concise, compréhensible par le propriétaire et le vétérinaire non-ostéopathe :
- Eléments d’anamnèse et de commémoratifs importants, sans oublier le motif de consultation.
- Eléments d’examen clinique essentiels, avec le diagnostic ostéopathique final et la chaîne dysfonctionnelle.
- Prise en charge retenue et éléments de traitement.
- Informations de conduite à tenir et de suivi.
Une conclusion claire, synthétique et structurée laisse une impression positive au jury.
Les erreurs fréquentes à éviter
- Présenter un cas trop descriptif sans réelle analyse.
- Oublier certaines étapes de la démarche clinique.
- Employer un vocabulaire flou ou imprécis.
- Négliger la justification des choix thérapeutiques.
- Passer sous silence les contraintes pratiques ou éthiques.
- Ne pas prendre soin d’une sécurité permanente.
Un cas clinique réussi doit être argumenté, structuré, réfléchi, et où la sécurité est omniprésente pour tous (animal, candidat, entourage).
Conseils pratiques pour la préparation
- Entraînez-vous à réaliser et à présenter plusieurs cas dans différents domaines (chevaux, chiens, chats, vaches).
- Chronométrez-vous : l’épreuve impose une gestion efficace du temps.
- Entraînez-vous à rédiger des comptes-rendus et à relire vos cas pour vérifier la clarté, la cohérence et l’absence de jargon inutile.
- Soignez la présentation : un cas structuré et précis à l’oral, ainsi qu’une rédaction aérée et ordonnée, sont plus agréables à écouter et à lire, facilitant alors l’évaluation.
Conclusion
La structuration d’un cas clinique pour l’épreuve pratique du CNOV ne relève pas uniquement de la connaissance médicale, mais d’une véritable méthodologie de raisonnement clinique.
En suivant une trame claire – de l’anamnèse à la conclusion – et en justifiant chaque choix, le candidat démontre non seulement sa compétence technique, mais aussi son professionnalisme, sa rigueur et sa capacité à assumer le rôle d’ostéopathe animalier.
La clé réside dans l’équilibre : être complet sans se perdre dans les détails, précis tout en restant synthétique, et surtout logique à chaque étape de la démarche.
Un cas bien structuré est déjà à moitié réussi.
Astuce : prenez bien connaissance de la grille d’évaluation utilisée par les membres du jury. Vous pouvez la trouver sur notre site : https://oaa-online.com
Sources
- Navarro Jimmy. Comment structurer un cas clinique pour préparer l’épreuve pratique de l’examen d’aptitude du CNOV. OAA Online. 2025 09 24 [cité le 24 09 2025]. Disponible sur: https://oaa-online.com
Article écrit par J.Navarro.